05 décembre 2012 | 06 h 34
Comme nous l'avons vu dans le chapitre sept du livre,
Internet et la technologie sans fil qui expliquait la technologie Wi-Fi et l'accès sans fil à Internet. Cependant, bientôt il se sera plus à jour, car on viendra le remplacer par un moyen de transmission similaire. Cet article présente le nouveau
«Wi-Fi» de ce monde, appelé «Li-Fi» qui fonctionne par voie optique. Ce
nouveau type de wi-fi, pour transmettre les données sans fil, utilise la
modulation d'amplitude de la lumière.
Une télévision diffuse des images sans le son. En-dessous, une petite ampoule rouge éclaire une zone délimitée.
Placée sous la lampe, une enceinte dotée d'un capteur se met à diffuser la bande-annonce du programme comme par magie.
Si on la retire, le son s'arrête.
Sur ce stand de France Télévisions à la conférence LeWeb 2012, organisée
près de Paris jusqu'à jeudi et centrée cette année sur le thème des
objets connectés, une autre lampe diffuse un film en éclairant un écran.
En plaçant la main entre la lumière et le capteur, l'image se coupe.
«On fait du morse à très haute fréquence. Quand c'est allumé c'est un 1,
éteint un 0. Et comme le numérique c'est des 0 et des 1, on peut
transmettre du son, de l'image et internet», explique Suat Topsu,
chercheur à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et
fondateur de la start-up Oledcomm.
«Ca s'allume et ça s'éteint un million de fois par seconde pour le son,
dix millions pour l'image et 100 millions pour internet. L'oeil est
incapable de le voir, le capteur, qui le transforme en données
numériques, oui», poursuit celui qui travaille sur cette innovation
depuis quatre ans.
Pas d'ondes électromagnétiques
La technologie «Li-Fi» (pour Light Fidelity), basée sur la modulation
d'intensité lumineuse, fonctionne uniquement avec les ampoules à diodes
électroluminescentes (LED).
Beaucoup moins voraces en énergie que les ampoules à incandescence classiques, les ampoules LED se généralisent.
Depuis septembre, les lampes à incandescence classiques sont notamment interdites dans l'Union européenne.
Selon Suat Topsu, la SNCF est déjà en phase de test avancée pour que
chaque «unité d'éclairage» envoie aux voyageurs des coordonnées de
localisation GPS et du son à l'intérieur des gares, où les ondes des
satellites n'arrivent pas.
Un musée parisien se penche actuellement sur la possibilité d'associer
l'éclairage des tableaux à des informations envoyées au public sur des
tablettes et des téléphones intelligents dont l'objectif de la caméra
servirait de capteur.
En 2013, Oledcomm entend commercialiser une lampe diffusant de la
musique avant de viser, en 2014, la transmission d'internet via le
réseau d'éclairage.
«Le potentiel de transport de données est sans précédant par rapport au
wi-fi», s'enthousiasme le chercheur qui évoque des bandes passantes
«saturées» et donc «plus chères».
Pour lui, pas besoin, dans un premier temps, de payer des droits de
passage des données au régulateur français des télécommunication (Arcep)
«puisque ça passe par la lumière».
Autre avantage, l'absence d'ondes électromagnétiques, comme dans le cas du wi-fi, dont certains dénoncent la nocivité.
Un équipement susceptible, donc, d'intéresser les compagnies aériennes et les hôpitaux.
Développé en France par Oledcomm, le «Li-Fi» est également l'objet de
recherches dans des laboratoires au Japon et aux États-Unis, notamment.
Afin de permettre le développement d'un maximum d'applications, ce
système de transmission et d'émission de données numériques a été
standardisé au niveau international sous la norme IEEE 802, conclut Suat
Topsu qui espère que cela permettra de généraliser l'usage du Li-Fi.»